Tout au long du 19e siècle, des milliers d immigrants et voyageurs débarquent dans nos ports. D’autres, cependant, font voile (ou vapeur) en sens inverse, dont de nombreux Métis et Autochtones : enfants de la fourrure destinés aux pensionnats écossais, missionnaires en quête de fonds, délégués des Premières Nations en appel vers la Reine Victoria et son gouvernement, artistes iroquois ou ojibwés à la recherche de publics en Grande-Bretagne comme en France ou en Belgique, et bien d’autres encore.
Ces traversées entreprises dans des buts précis ont-elles produit les résultats escomptés? L’histoire témoigne d’une évolution constante tout au long du siècle dans les relations entre Autochtones, Métis et l’Europe. C’est une histoire peu connue, particulièrement troublante et digne d’attention, riche d’enseignements, quelquefois inattendue et souvent émouvante. Une relation qui a profondément transformé les uns comme les autres, que ce soit au niveau des unions interraciales, des prises de position politiques, économiques et religieuses ou plus profondément dans l’élaboration de mythes encore bien vivants aujourd’hui. Pensons au Dernier des Mohicans ou à Buffalo Bill.