Le producteur et réalisateur français de films éducatifs Jean Benoit-Lévy quitta l’Europe avec sa famille à la fin de l’été 1941 pour se réfugier aux États-Unis. Très connu en France et à l’étranger pendant les années 1920 et 1930, le Statut des Juifs d’octobre 1940 lui avait fait perdre son statut professionnel, sa maison de production, son appartement parisien et jusqu’à son nom effacé des génériques de ses films. Il fut oublié. Pourtant, dès son arrivée à New York, il reprit contact avec un réseau d’individus et d’institutions qu’il connaissait depuis le milieu des années 1930 et pendant toute la décennie 1940-50, il se consacra à l’enseignement, au rayonnement du cinéma éducatif et à son engagement pour la coopération internationale.
Dans tous les lieux qu’il fréquenta alors, Jean Benoit-Lévy laissa des traces mais certaines de ses plus grandes préoccupations personnelles et professionnelles restèrent ignorées de sa famille et absentes du récit familial du séjour aux États-Unis. À cette mémoire privée s’ajoutent les différentes sources colligées dans les collections d’archives institutionnelles largement inconnues de ses proches.
Qu’arrive-t-il lorsque des témoins directs, membres de la famille, et une historienne se rencontrent autour d’un projet de recherche pour lequel les archives privées et la mémoire familiale occupent une place importante ? Quelle place ces archives prennent-elles en regard des archives institutionnelles ? Cette présentation s’intéresse à la polyphonie des voix de l’histoire et pourrait s’intituler : « Un cinéaste réfugié, sa famille et moi ».
Lire l’article du journal L’Express : Jean Benoit-Lévy, histoire d’un cinéaste réfugié