La guide Rolande Smith entourée de cyclistes attentifs, près de la rivière Humber.

La Société d’histoire pédale le long de la rivière Humber

Le Métropolitain
Jean-François Gérard

Article du Métropolitain : La Société d’histoire pédale le long de la rivière Humber

Une douzaine de casques multicolores s’attendent à la station de métro Old Mill. Une petite descente, et le groupe de cycliste mené par la Société d’histoire de Toronto s’arrête au parc Étienne-Brûlé – du nom de l’explorateur français – qui sera un fil rouge de cette balade le long de la rivière Humber.

« La rivière faisait partie du portage de Toronto, qui permettait de relier le lac Ontario, au lac Simcoe et la baie d’Hudson », explique Catherine Frelin, l’une des trois guides du jour, avec Agnès Manivit et Rolande Smith. Les groupes autochtones y circulaient avec différents modèles d’embarcation selon les types de cours d’eau. Sur les rivières, ils privilégiaient les canoës en résine de bouleau, plus légers et maniables. Jusqu’à 20 000 Autochtones vivaient le long de la Humber avant l’arrivée des colons.

Puis « les Français ont commencé à faire du commerce et construisent des forts en bois, qui étaient des magasins royaux », poursuit l’adhérente de l’organisation.

Depuis 1999, la Humber fait partie du Réseau des rivières du Patrimoine canadien. C’est la seule parmi la quarantaine à être en ville, « accessible en métro ».

« À Toronto, on n’a plus de fort, on n’a rien de grand à montrer mais il reste des lieux de mémoire », retrace Rolande Smith. La création d’un sentier de découverte, avec 13 panneaux explicatifs installés en 2010, a été l’un des grands chantiers de l’association qui fête bientôt ses 40 ans. Hélas, la plupart ont été vandalisés ou ont disparu lors de travaux.

Aujourd’hui, la Humber est un lieu de loisir éducatif, voire spirituel. Les abords, rendus inconstructibles après l’ouragan Hazel en 1954 qui a causé 70 morts à Toronto, protègent la ville des inondations.

La promenade se poursuit sur la piste qui chemine assez peu aux abords immédiats de l’eau. Le groupe s’arrête pour parler de l’ancien moulin, de fresques autochtones et d’un pavillon artistique bâti en 1959 qui a failli tomber en ruine.

Rolande Smith en profite pour indiquer qu’une nouvelle plaque sera installée sur une colline le 9 septembre. Elle fait mention de l’arrivée des « explorateurs et commerçants » venus d’Europe, sans mentionner de personnage historique et en particulier Étienne Brûlé.

En fin de balade, à l’embouchure sur le lac, les trois dames en profitent pour revenir sur les dernières révélations sur son passé, obtenues dans sa ville natale à Champigny-sur-Marne (voir Le Métropolitain du 22 juin), qui ajoutent du mystère au personnage.

La balade d’un peu plus de deux heures s’achève le long de Humber Bay Ouest sur le lac Ontario, une presqu’île et des espaces créés par l’Homme. Ce côté a été privilégié car la fête foraine de la CNE à Exhibition Place ne permet pas d’accéder à l’ancien fort de Toronto, détruit par les Français avant de se replier à Montréal lors de la guerre face aux Britanniques. Il n’y reste que les contours au sol et une colonne.

Face aux retours positifs des participants sur le format à vélo, la Société d’histoire devrait renouveler ce type d’excursions une fois par an, aux beaux jours. Sa prochaine visite, pédestre, sera le dimanche 10 septembre à Liberty Village.

Photo : Rolande Smith explique au petit groupe que les autochtones circulaient avec différents modèles d’embarcation selon les types de cours d’eau à l’embouchure sur le lac Ontario et le long de la rivière Humber.