Le mercredi 9 juin, l’Alliance française concluait son cycle de conférences organisé en partenariat avec la Société d’histoire de Toronto par une présentation sur Joseph Joachim, un des plus grands violonistes du XIXe siècle dont la carrière est étroitement associée à l’oeuvre de Ludwig van Beethoven.
C’est la violoniste et musicologue Susan Spier qui a partagé ses connaissances sur ce sujet qui, manifestement, l’intéresse beaucoup.
Comme l’assistance l’a constaté, de nombreux liens existent entre les deux hommes que tout distinguait en apparence : Beethoven (1770-1827) avait des problèmes financiers et de santé alors que Joachim (1831-1907) était financièrement à l’aise et bien portant; Beethoven provenait d’une famille de musiciens alors que Joachim était d’une famille de marchands; qui plus est, ils n’étaient pas des contemporains, mais assez rapprochés dans le temps pour que plusieurs personnes puissent, à l’époque, se targuer de les avoir connus tous les deux.
La vie et l’oeuvre du célèbre compositeur allaient avoir une importance capitale dans le parcours du violoniste qui, par coïncidence, a résidé brièvement, dans son enfance, à la même adresse où Beethoven avait rendu l’âme quelques années plus tôt.
C’est à l’âge de 12 ans que Joseph Joachim a rencontré son premier grand succès à l’occasion d’un concert donné le 27 mai 1844 à Londres. Il y avait alors joué, en solo, le Concerto pour violon Op. 61, une pièce de Beethoven qui était à ce moment tombé dans l’oubli, mais qui figure depuis parmi les plus aimées des violonistes.
Ce concerto est aussi devenu, en quelque sorte, la marque de commerce de Joachim.
Au cours de sa longue carrière, ce dernier a eu l’occasion de rencontrer et de travailler auprès de nombreux virtuoses (Mendelssohn, Liszt, Brahms, etc.). Il a aussi enseigné, de sorte que son influence s’est perpétuée bien des années après sa mort.
La conférencière a d’ailleurs partagé une anecdote à ce sujet. Un des derniers musiciens auxquels Joachim a transmis son savoir-faire fut un jeune adolescent du nom de Richard Burgin. Celui-ci devait à son tour connaître une longue carrière ponctuée d’occasions de former à son tour des violonistes. Parmi ceux-ci figure Susan Spier, manifestement touchée de ce lien par personne interposée avec Joseph Joachim.
Ce dernier était aussi connu que populaire à son époque. John Singer Sargent, un portraitiste de renom, n’a d’ailleurs pas hésité à sortir de sa retraite pour immortaliser Joachim en 1904. Cette toile se trouve aujourd’hui au Musée des beaux-arts de Toronto. Et voilà pour le lien entre le violoniste et la Ville reine!
Mais le principal legs de Joseph Joachim a sans doute été de contribuer à faire de Beethoven ce qu’il est aujourd’hui : une icône de la musique classique occidentale. « Ce n’était pas seulement sa manière de jouer, a expliqué Mme Spier. C’était son ambiance et son esprit qui a développé le goût pour Beethoven. »
PHOTO (crédit: Conseil des arts du Canada) – Joseph Joachim