Deanna Gontard conférencière

L’amour protéiforme des opéras, vu par la Société d’histoire de Toronto

Le Métropolitain
Jean-François Gérard

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La Société d’histoire de Toronto poursuit ses conférences aux formats et thèmes originaux, au théâtre de l’Alliance française. Après le peintre Lawren Harris en février, incarné sur scène par Christian Bode pour parler du Groupe des Sept, le 22 mars c’était au tour de Deanna Gontard de brosser le répertoire de l’amour tel qu’il est représenté à travers la musique des opéras célèbres.

Originaire de Casablanca, éducatrice, polyglotte, enseignante de langues, guide au Musée royal de l’Ontario ou encore mécène de l’opéra et du ballet, la conférencière multi-casquettes Deanna Gontard est présentée tout simplement comme une « passionnée de musique ». Une passion qu’elle s’est efforcée de transmettre pendant près de deux heures à un auditoire d’une cinquantaine de personnes, un public enthousiaste et averti.

« Je vous offre donc un bouquet d’amour, vu de différentes perspectives en musique. Pour moi, c’est tous les jours le 14 février », prévient Deanna Gontard en ouverture de la soirée Muse, Musique, Amusons-nous.

La conférencière alterne les époques, ainsi que les points de vue masculins et féminins.

Et surtout, l’opéra permet d’explorer les différents amours : l’amour naissant d’une jeune fille, l’amour bohème en duo passionnel, l’amour « sournois, tragique, et presque criminel » –  telle Dalila qui séduit Samson pour lui couper les cheveux dont il tirait sa force légendaire – l’amour de la patrie ou encore l’amour « illusoire » et naïf comme celui de Don Quichotte, « qui croit que les prostituées sont des princesses », sans oublier « l’amour de soi » qui a donné naissance à « Je ris de me voir si belle » dans Faust.

Au total, neuf opéras sont illustrés par la projection d’une dizaine d’extraits pour mettre en son et en image les propos de l’oratrice. Robe de gala satinée et châle rouge sur les épaules, elle pousse même la chansonnette entre deux extraits. Deanna Gonatrd convoque quelques légendes, tels le ténor italien Luciano Pavarotti dans le rôle de Rodolphe, pour l’opéra La Bohème, ou le compositeur américain Leonard Bertsein pour son écriture de Candide, dont le mariage « inapproprié » avec Cunégonde est interdit par sa famille.

Les spectateurs disposent d’un recueil de paroles pour suivre les airs chantés en Italien, en allemand ou en français. Même si pour la conférencière « la musique est un langage universel, et même si elle n’est pas livrée dans votre propre langue ».

En avril, « on reviendra à l’histoire et à notre mission », annonce la présidente de l’organisme Rolande Smith à l’issue de la soirée. Le mercredi 19 avril à l’Ontario Historical Society, une conférence explorera le patrimoine du régime français dans la province, tandis que les Historitours (visites de quartiers) reprennent, à commencer par Little India le 23 avril.