artiste qui peint devant un chevalet

Les insoupçonnables musées de Toronto

Le Métropolitain
Soufiane Chakkouche

Si vous pensez que les musées d’art de la ville de Toronto sont tous répertoriés dans les guides distribués aux touristes, vous vous mettez le doigt dans l’œil! C’est ce qui ressort de l’événement virtuel intitulé sobrement « Les collections de la Ville de Toronto » organisé, le 19 mai dernier [2021], par l’Alliance française en partenariat avec la Société d’histoire de Toronto.

En effet, le conservateur de la collection d’art de la Ville et inconditionnel Torontois, Neil Brochu apprend aux 79 participants, chiffres et images à l’appui, qu’il existe une véritable caverne d’Ali Baba tapie dans l’ombre des bâtiments administratifs et bureaux municipaux. Mieux que cela, cette collection est accessible au public et est exposée régulièrement depuis 1850.

La dernière en date, coronavirus oblige, remonte à avril 2019 alors qu’une soixantaine d’œuvres artistiques ont été présentées à The Market Gallery sur une collection de la ville qui ne compte pas moins de 3000 créations. La moitié de ces travaux est exposée dans les édifices municipaux de Toronto, à l’instar de l’Hôtel de Ville qui, à lui seul, représente un musée digne de ce nom. Ceci dit, le compte est loin d’être définitif car, à en croire Neil Brochu, chaque année la Ville fait l’acquisition de nouvelles œuvres dont la principale est choisie par le maire en personne, une tradition qui dure depuis 40 ans.

Plus qu’un assemblage d’art donc, cette collection est un authentique cours d’histoire s’étalant sur presque deux siècles et retraçant, étape par étape, le développement de la métropole et de sa diversité ethnique et culturelle.

« J’aime les artistes qui s’interrogent sur l’histoire de la ville et sur son identité », avoue celui qui veille sur ces bijoux comme sur la prunelle de ses yeux. L’œuvre The Ward de l’artiste contemporain Luis Jacob est de cette trempe, pas étonnant de la voir trôner dans le bureau du maire. Quant à la question de savoir quelle est l’œuvre la plus onéreuse jamais acquise par la Ville, le conférencier a préféré utiliser son joker!

Article Le Métropolitain (juin 2021) : Les insoupçonnables musées de Toronto