LE BERCEAU DE TORONTO
VISITE AUX SOURCE DE LA VILLE

La Société d’ Histoire de Toronto organisait une visite à pied du berceau de Toronto, le samedi 20 mars 2004, soit dans le quartier du marché St. Lawrence.

Toronto est en effet née dans cette partie de la ville, au début des années 1800. En 1844 très exactement, Toronto, appelée encore alors York, couvrait seulement dix pâtés de maisons, du Nord au Sud entre la rue Adélaïde et la rue Front  (au bord du lac alors) et entre la rue Berkeley à l’Est et la rue George, à l’Ouest (près de la rue Jarvis). La visite de deux heures (et gratuite!) a successivement couvert le St. Lawrence Hall, le marché St. Lawrence, le premier bureau de poste de Toronto, entre autres, pour terminer par une petite primeur, l’intérieur de l’église Little Trinity, la paroisse de la fameuse distillerie Gooderham.

Origines francophones
La dizaine de francophones et francophiles qui avait bravé la pluie ce jour-là s’est retrouvé dans l’entrée du St. Lawrence Hall. Corinne Baranger,  la guide d’un jour et membre de la Société d’Histoire de Toronto, a tout d’abord brièvement rappelé l’histoire du Toronto des autochtones puis sous le régime français, depuis Étienne Brûlé en 1605 jusqu’à l’arrivée de Anglais du Lieutenant John Simcoe en 1793.

Le St. Lawrence Hall (157 rue King) fut le  premier lieu public et communautaire de la Ville de Toronto et al seconde mairie de la petite bourgade. À deux pas de là, les « franco-touristes » assoiffés d’histoire ont pu lécher la vitrine du « Citizen for the Old Town » : une superbe maquette du tout premier marché St. Lawrence est un petit joyau fort méconnu et à la vue de tous et toutes. Un rappel que le premier marché de Toronto a commencé par une série de petits étals regroupés autour d’une cour intérieur (1803), entre la rue King et la rue Front. Ce n’est qu’en 1845 que le premier édifice Sud est érigé (que l’on peut admirer depuis l’intérieur de la grande halle). Songez donc la prochaine fois que vous achéterez votre précieux fromage préféré que se dresse ainsi devant vous la toute première mairie de Toronto- ouverte la fin de semaine), un poste de police, quelques commerces aux rez-de chaussée et une prison au sous-sol. À l’aide de gravures, Corinne Baranger a rappelé que la petit batiment avait alors les pieds dans l’eau car le lac venait baigner les abords de la rue Front.

Maquette du village de  1837
Une étonnante maquette dans le premier bureau de poste de Toronto (260, rue Adélaïde – un arrêt incontournable et gratuit) permet de réaliser que Toronto, en 1837, n’était effectivement qu’un minuscule petit village au milieu des champs et de la forêt, au bord de l’eau. Pour un petit dollar, vous pouvez également envoyer une lettre écrite à la plume avec un véritable cachet de cire d’époque ! Après divers arrêts soulignant d’autres lieux historiques, le clou de la visite fut le privilège de pénétrer dans l’Église Little Trinity ( 425, rue King), la plus vieille église de Toronto.La plus vieille église construite en 1842, elle était destinée aux ouvriers du complexe industriel de la distillerie Gooderham & Worts (aujourd’hui un quartier piétonnier avec restaurants et galeries d’art) qui ne pouvait pas se permettre un banc dans les autres lieux de cultes huppés et payants. Les patrons protestants irlandais posaient ainsi un geste pieux et charitable, même si les maigres salaires qu’ils versaient à leurs employés étaient la raison de la re-lative pauvreté des paroissiens…

En arrière de l’Eglise Little Trinity, le groupe d’amateurs d’histoire urbaine a pu enfin apercevoir la toute première école gratuite de Toronto (construit par un autre industriel de l’époque, Eliott Turner propriétaire d’une brasserie sur le site de la distillerie.) À l’époque, l’école était payante et les ouvriers de M. Turner ne gagnaient pas suffisamment d’argent eux non plus pour faire instruire leurs rejetons.


 

 


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