RENCONTRE PAR LE CIMETIERE MOUNT PLEASANT
En cette magnifique journée d’automne où le soleil jouait un peu à cache-cache avec les nuages, où la lumière mettait en valeur les couleurs, où la nature semblait ni vouloir s’endormir, ni laisser sa place aux frimas de l’hiver, les secrets, l’histoire, la géographie du cimetière Mount Pleasant nous ont été révélés par la Société d’histoire de Toronto qui organisait une visite guidée. Le dimanche 7 novembre, une trentaine de participants ont arpenté à pied un des plus jolis sites torontois.
Rolande Smith a été le guide et tout au long du circuit, elle nous a régalés d’histoires, de détails, de mise en perspective.
Ainsi le cimetière a été inauguré le 4 novembre 1876, il y a 128 ans. Bénéficiant du savoir-faire de son créateur, l’architecte-paysagiste Henry Engelhardt, il a été conçu comme un arboretum. Il contient toutes les espèces d’arbres qui peuvent pousser à cette latitude. Ses allées sinueuses en font un espace prisé des promeneurs et des joggeurs. Lieu propice à la réflexion, certains viennent y chercher la sérénité et la relativité dans des moments de tension.
Le cimetière comporte deux parties et la rue Mount Pleasant matérialise cette séparation. Il est divisé en sections. La visite portait sur la partie la plus ancienne, celle située juste à l’est de la rue Yonge. On découvre alors les moments où le destin des hommes dans leur singularité croise l’Histoire.
Un premier arrêt devant le monument dédié aux naufragés de l’Empress of Ireland, nous fait revivre ce moment tragique de l’histoire de notre pays. Ce monument, bien sûr, porte une ancre, symbolisant la mer et la marine. On notera que nombre de monuments de ce cimetière portent des symboles classiques comme une colonne brisée, symbole d’une vie brisée avant l’âge; une échelle, symbole de perfection; des branches d’olivier, symboles de paix et bien d’autres encore.
Construits en pierre ou en granit, certains monuments viennent d’aussi loin que l’Écosse puisque l’industrie de la pierre en était encore à ses balbutiements quand le cimetière a été créé.
De nombreux mausolées, symboles d’une certaine aisance matérielle, soulignent aussi l’histoire sociale de la ville. Le mausolée modeste du Captain Fluke construit par sa femme fait contraste avec celui de la famille Eaton dont, tout le monde le sait, le fondateur débuta modestement. Dans son mausolée, 18 membres de sa famille reposent.
En poursuivant notre visite, nous découvrons l’endroit où repose la voix du hockey, Foster Hewitt, puis le mausolée des Massey, riche famille très connue. Un peu plus loin, un des pères de la Confédération, Oliver Mowat, repose en paix depuis 1903, tandis que le dixième Premier ministre du Canada, William Lyon Mackenzie King, est enterré selon son vœu à côté de sa mère et son père, alors qu’une petite notice indique sa présence en ce lieu.
On peut aussi voir quelques monuments élevés en l’honneur des soldats morts au champ de bataille, peu d’entre eux en fait, ayant été rapatriés dans la mère patrie, on voit aussi des stèles élevées en mémoire des pionniers dont les dépouilles ont été ramenées du premier cimetière à Yorkville dans ce lieu où ils reposent pour l’éternité.
Cette visite édifiante fut un succès à mettre à l’actif de la Société d’histoire de Toronto parfaitement représentée par notre guide Rolande Smith qui a su tout au long de ce circuit mettre l’accent sur les richesses de ce lieu et sur la solennité de l’espace.
La Société d’histoire de Toronto a pour but d’étudier et de faire connaître l’histoire de Toronto et de sa région, de veiller à la conservation des documents historiques et à la sauvegarde de nos lieux de mémoire. Mme Smith organise des visites guidées et des causeries sur demande. Pour obtenir plus de renseignements, on peut rejoindre la Société d’histoire de Toronto au 416 924-7631 ou consulter le site Web www.sht.ca.
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